Precy Numbi
Kimbalambala - Afrikikk
Dates et heures
- Du 5 Nov 2020 au 8 Nov 2020 de 10:00 à 18:00
Le lieu
Galerie du Beffroi
À propos
Precy Numbi
Precy Numbi est un artiste visuel éco-futuriste, sculpteur et performeur. Après un diplôme en Arts graphiques et en Arts plastiques à l’académie des Beaux-Arts de Kinshasa , il s’engage politiquement pour le respect des droits humains à travers des performances militantes qu’il réalise dans l’espace public. Il s’implante par la suite à Goma pour construire une pratique artistique ancrée sur le territoire de cette région. A partir de 2017 il entame des déplacements internationaux avec la performance du robot sapiens Kimbalambala qu’il fait intervenir à l’échelle internationale. Precy Numbi témoigne de son temps et de la société en proposant des solutions créatives. Il invite le spectateur à mirer les symptômes d’une société qui jette et par là même, le reflet de ses propres comportements dans ses œuvres et ses performances, en interagissant avec lui. « Mes œuvres sont patrimoniales : créées avec les biens d’hier, devenus déchets d’aujourd’hui et espoir pour demain ». Bouteilles plastiques usées, carcasses de voitures, déchets électroniques, vêtements usagés, ... constituent ses ressources premières pour s’exprimer. Qu’il les transforme en films poétiques, en personnages analogiques, en sculptures vivantes, ou encore en masques contemporains, il veut d’abord montrer la force de la résistance et la résilience humaine face à diverses problématiques.
Médias
Kimbalambala
Du lingala kimbala, Kimbalambala est un mot d’argot dont on a doublé la terminaison pour insister sur la répétition et la continuité et signifier l’usure ou la vétusté d’un véhicule qui a fait l’objet de plusieurs réparations successives (un vieux tacot). La plupart des véhicules qui arrivent en Afrique ne sont plus autorisés à rouler en Europe et une fois leur vie finie là-bas, ils en recommencent une nouvelle en Afrique.
Composé de déchets recyclés provenant des carcasses de voitures incluant jusqu’aux fils électroniques, le robot avance sans phare, sans rétroviseurs, sans pare-choc, sans permis de conduire, sans immatriculation, sans confort ni alarme... à l’image de la société et de sa mauvaise conduite.
Animé par son créateur de manière à interagir avec les individus sur son passage, l’œuvre est à l’image d’un robot sapiens, une sorte d’espèce humaine qui tenterait de reprendre le contrôle sur la machine qui croit le maîtriser et derrière l’illusion de toute-puissance qu’offre la cuirasse, se trouve une chair vulnérable, malmenée par les mécanismes de la tôle rigide qui l’enserre. Kimbalambala incarne la folie des hommes : quelle est la place que les les humains vont conférer aux robots? La pollution va-t-elle dominer le monde? Ainsi, Kimbalambala est aussi l’histoire d’un combat de résistance entre l’homme et la machine qui le dépasse.
Au moyen de cette œuvre, Precy Numbi cherche à nous interpeller sur nos modes de surproduction, surconsommation et puis de rejet mais à un autre niveau, c’est le monde entier qu’il questionne des points de vue technologique, écologique et politique. Réaliser ce géant de robotique est aussi une façon positive de montrer que créer est toujours possible, même dans des conditions misérables. En transportant 23 kilos de déchets métalliques et plastiques sur son dos, l’artiste, nous montre, à travers sa performance une forme de résistance humaine face au poids que la machine lui impose aujourd’hui.